• L'autre monde de l'autre monde

     

    Depuis le temps que je parcoure cet autre monde, j'ai fini par m'habituer
    À progresser dans son inconnue, si bien que cette inconnue
    Est devenue familière


    Les champs et les montagnes n'étaient plus si différents
    Leur réalité était devenue ma réalité
    J'étais entrée dans ce monde par sa porte et sillonnait ses inconnues


    Mais alors que j'avançais dans le jour éteint j'ai découvert
    On ignore toujours ce qu'on peut trouver quand on sillonne des extrémités
    Qu'il existait dans l'autre monde un autre monde où j'étais entrée


    À force de progresser dans les inconnues familières je n'avais pas remarqué
    Que le chemin s'était transformé alors que j'avançais
    En quelque chose qui me rappelait des souvenirs lointains


    L'autre monde de l'autre monde
    Ressemble à l'autre monde et mes souvenirs en même temps
    Comme si la conjonction des deux avait créé quelque chose séparé
     

    On ignore toujours ce qu'on peut trouver au détour d'un instant
    Si on chemine dans un monde autre que le sien, et je contemple cette immensité sans savoir
    Dois-je poursuivre mes pas, car cette question occupe mon esprit


    L'autre monde de l'autre monde est-il en réalité
    Le mien
    Ou bien
    Une réalité que j'ignore ?

     

     

    samedi 6 janvier 2018

     


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    J'aimerais creuser dans le mur un passage
    Qui ouvrirait sur le chemin que j'ai choisi
    Il y a quelques années j'ai choisi le chemin de la conscience
    C'était un choix délibéré qui n'impliquait que moi
    Je vivais et voulais vivre ainsi
    Mais depuis que je suis arrivée dans cet endroit ce chemin n'est plus là


    Je suis dans cette pièce refermée enfermée
    Entourée de gens de phrases inutiles
    Qui sont partout cherchant à détruire
    Mon esprit attaquant de toutes parts
    Mes pensées perdues enfermées je respire
    Sans savoir si ma respiration est la mienne
    Ou celle des autres
    Cherchant à détruire le silence


    J'aime le silence
    Il me permet d'écouter ma conscience
    Et mes pensées flotter au fil
    De leur propre courant


    Je n'attends rien d'eux hormis qu'ils me laissent naviguer vers mon chemin
    Mais force est de constater que certaines personnes sont déterminées
    A ne pas vous laisser vivre votre vie selon votre choix




    J'aimerais creuser dans le mur un passage vers mon chemin
    Mais je suis coincée dans cette pièce
    Je ne sais pas si j'en sortirai
    Ils veulent changer mon esprit, alors j'imagine
    De l'autre côté du mur l'image de mon chemin
    Tandis qu'il n'existe peut-être plus dans le monde réel
    Et que seul dans ma mémoire un fragment abîmé
    Persiste

     

     

     

    jeudi 30 novembre 2017


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    Je m'enfonce dans quelque chose que je ne connais pas
    Le temps prend une saveur nouvelle
    Après des semaines les sens en permanence en alerte,
    Et des mois et années où le temps était quelque chose qui n'existait pas,
    Le temps devient une chose disposable à l'infini.
    Une chose blanche tout autour de moi que j'attrape en tendant seulement la main


    Dans la pâte blanche du temps je m'enfonce
    Poids lourd de problèmes qui s'accumulent dans ma tête


    Il y a un plomb dans ma tête entouré de temps disposable

     

     

    La saveur du temps est lourde, ma tête est dans l'océan
    Où la pâte est blanche, où les problèmes continuent de s'enfoncer
    Je ne sais plus où aller
    Je ne sais plus décider
    Je ne sais plus comment résoudre
    Les problèmes
    Ni où ni quand
    Je ne sais plus
    Je ne sais plus quoi faire du temps

     

     

    vendredi 15 septembre 2017, fin d'après-midi

     

    __________________

    Je suis arrivée en Corée du Sud.
    J'y reste un an pour un échange universitaire. Les préparations ont été longues et compliquées, l'installation aussi, j'ai enchaîné les problèmes, si bien que je n'ai pas eu le temps d'écrire un article à ce propos, trop occupée à essayer de mettre de l'ordre dans ma vie et mon cerveau.
    Je n'ai pas eu le temps de seulement penser à l'écriture pendant deux semaines après mon arrivée tellement j'avais un million de choses à penser. Et puis un après-midi, j'ai pu m'asseoir et prendre le temps de réfléchir. Et j'ai eu envie d'écrire. J'ai bien écrit pendant deux heures, ce texte là et d'autres, alors que l'après-midi finissait et la lumière disparaissait dans l'appartement où on n'entendait plus que le bruit du vent dans le silence.
    Ce texte est le premier que j'ai écrit en Corée.

     


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    Je pleure parce que le temps passe, me laissant traîner dans le monde ignorant les directions

    Sans balises ni repères, avec ma conscience seule comme décision

     

    (nuit du 26 au 27 juillet)

     

     


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