• La mort de la ville

     

     

     

     

    L’examen du lexique administratif et de ses néologismes découvre l’hégémonie de l’urbain. Région urbaine, communauté urbaine, district urbain …, ces nouvelles entités disent assez l’effacement de la ville et de l’anachronisme de « commune », « village », « cité » : autant de termes qui, bientôt, ne renverront plus qu’à l’histoire ou à des nostalgies lourdes de sens. Car ces mots désuets nous rappellent aussi l'incontournable réalité de notre condition naturelle, animale, le fait que, quelles que soient l'immatérialité, l'abstraction, la multiplicité des relations que les urbains entretiennent entre eux à travers la planète, ils sont, nous sommes, malgré nous, jetés dans l'espace et contraints d'y vivre et d'y séjourner quelque part. Mais où et comment ?

     

     

     

     

    Mais il ne faut pas se leurrer. La ville européenne ne deviendra pas "Collage City". Elle ne peut plus être un objet qui juxtapose un style nouveau à ceux du passé. Elle ne survivra que sous forme de fragments, immergés dans la marée de l'urbain, phares et balises d'un chemin à inventer. 

     

     

     

    « Le règne de l'urbain et la mort de la ville » in Pour une anthropologie de l'espace, Françoise Choay.

     

     

     

     

    La mort de la ville

     


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