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L'autre jour j'ai pleuré de douleur
Lorsque la douleur s'est resserrée sur ma tête comme un étau
Et a continué dans mes oreilles
Comme si on tournait dedans des couteaux
Je me suis effondrée
Le corps meurtri et le cœur faible
Comme une marionnette
Incapable de contrôler mon corps faible et mon cœur meurtri
Tous les sons
Résonnaient comme des ondes meurtrières
J'étais dans un brouillard brûlant
Dont je ne reconnaissais pas la netteté
Les pensées filaient comme des vagues
Sans revenir sur le rivage
Quelque part dans l'océan
J'étais en train de me décomposer
Un matin je me suis réveillée sur la terre ferme sans couteaux dans les oreilles
Dans un brouillard un peu moins bruyant
J'étais revenue d'un voyage dans la douleur
Qui pouvait recommencer à tout instant
Dis-moi toi qui m'a vue pleurer
Pourquoi j'ai si mal
Est-ce que c'est mon corps qui dépérit déjà
Où est-ce le chemin que tout le monde suit à un moment
Est-ce que j'ai si mal parce que la douleur est trop forte
Ou parce que je n'y suis pas assez habituée
samedi 28 septembre 2019,
d'après une histoire réelle
Image : Agnès Obel - Citizen of Glass
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Dans la nuit pour trouver les directions je n'ai pas les mots
J'ai des choix dans les mains
Dans le port éteint
Je vieillis comme du papier
J'étais à Brest cette nuit-là
Dans le port noir les voiliers s'étalaient
Les catamarans les cargos
En lignes infinies jetées dans le cosmos
Depuis l'esplanade, j'observais
Les lumières au loin se confondaient avec les étoiles
Les porte-conteneurs dérivaient sur l'eau comme des rochers
Le vent balayait le boulevard de la marine et je me disais
Pourquoi es-tu perdue après avoir choisi ta direction
Les directions les horizons
Même le phare était éteint
Perdues derrière le ciel comateux l'odeur des moteurs
Je pensais à des mondes lointains et des vies qui n'existent pas
Depuis ma position ployée sous des papiers lourds comme des tonnes
Je contemplais l'encroûtement de ma vie à venir
Tu voulais vivre ainsi mais peut-être est-ce une illusion
Les vagues ne font pas remuer les navires du port de commerce
J'avais beau vouloir une vie, j'en voulais une autre
Un jour peut-être
On me retrouvera de l'autre côté de l'océan
Dans un monde imaginaire
jouant avec des lueurs
Un jour peut-être
On me retrouvera
Après avoir soufflé sur la poussière d'un tas de papiers
Nuit du 29 au 30 avril,
nuit du 1er au 2 mai
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« Ainsi vient la neige après le feu,
et même les dragons ont une fin »(Tolkien)
Photographie prise le 22 janvier 2019
(J'ai d'ailleurs maintenant un instagram expérimental)
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Alors que j'avançais sur le sentier, les lumières ocres des lampadaires apparaissaient et disparaissaient à mesure que les troncs noirs se déplaçaient devant eux. Je connaissais cette image, je l'avais déjà vue, il y a longtemps, sous un autre angle. Comme si je revenais après un long détour.
J'avais fait dans ma vie beaucoup de détours, après lesquels je finissais toujours par revenir aux mêmes endroits. Parfois, un détour devenait si familier qu'il devenait un retour. On détournait en retour les retours qui détournaient en détours, mais au bout du compte, rien ne changeait vraiment. J'étais toujours là dans le froid à avancer, mes yeux seuls se mouvant pour tenter de capturer l'instant.
Alors que le métro s'enfonçait de plus en plus dans le familier, j'ai commencé à remonter le temps. Dès que je suis sortie et que j'ai pris le sentier, j'ai réalisé que je revenais dans une vieille époque. Moi qui avait l'impression de ne pas réussir à oublier mon détour et ne plus être dans le réel présent, j'avais subitement fait un bond des années en arrière au même endroit.
J'étais revenue. Mon esprit était revenu ici, enfin.
Et pourtant, je me posais une question. Si j'étais enfin revenue, cela signifiait que mon détour était finalement devenu un rêve, qui ne serait plus jamais mon présent. J'étais retournée dans le réel, et mon esprit n'était plus là-bas. Mais je ne pouvais m'empêcher de vouloir en faire un retour. Pour pas qu'il ne devienne un rêve, je détournais en retour les détours qui retournaient en retours. Mon esprit s'emmêlait entre vouloir garder le détour et vouloir revenir au présent.
J'étais revenue depuis peu, mais j'étais déjà en dérive depuis longtemps.jeudi 15 novembre 2018 (je crois bien)
d'après le titre d'un article que j'avais écrit dans le passé(photographie prise le 23 janvier 2019)
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