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    Dans ses « leçons à ne savoir quoi faire », André Dhôtel évoque « l'espace étonnant », l'espace des intervalles : entre un arbre et un autre arbre, une colline et une autre colline, puisque l'air reste insaisissable, qu'est-ce qu'il y a ?
    « Comme question oiseuse, on ne peut guère trouver mieux, mais c'est aussi bien capital. » Ce que l'on voit lorsque l'on ne voit plus rien « qu'en travers ».
    Est-ce dans ces creux entre les jours et les jours, les nuits et les nuits, entre ces autres choses, ces à-côtés, que tout se passe ?


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    Pierre Dubois, préface de L'Elféméride, printemps.


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    «  Les commencements ont des charmes inexprimables   »

     

    Molière

     


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    Le train entre dans un fracassement familier. Ce bruit reste dans mes oreilles chaque jour et n'en ressort jamais. 

    J'ai mal partout, mes muscles se contractent sans jamais se relâcher. Je ne sais plus pourquoi je suis tellement fatiguée, j'ai l'impression que je vais tomber et fermer les yeux.

    Je suis fatiguée de tenir debout, de tenir droite et parler. Je parle mais je ne sais plus. Je monte les marches mais je ne sais plus. Je parle mais je ne sais plus. Je suis fatiguée. Je suis trop fatiguée. Mon corps se déplace et mon esprit se dissout dans mes voyages pendulaires.

     



    Je vais m'asseoir sur le siège en haut du train, poser ma tête contre le rebord de la vitre et dormir jusqu'à disparaître. 

     

     

     

    (Vers fin octobre ou début novembre, j'ai oublié)
    (Les trains peuplent mes textes en ce moment, reflets de mes voyages pendulaires)

     


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    Le passé me revient parfois, par bribes et par mélodies, comme pour me rappeler ce que j'ai fait pour en arriver là.   Les démons que j'ai dû affronter - les miens -, la peur, l'incertitude dans un fouillis de couleurs mêlées.   J'en avais déjà conscience à l'époque – tu devras affronter beaucoup pour te sortir de là – et cette sensation ne m'a jamais vraiment quittée.   J'ai beau avoir accompli tout ce que je n'étais même pas sûre de savoir possible à l'époque, j'ai l'impression de temps à autre qu'il reste tout à affronter.   Et la peur de retourner en arrière est là en même temps que le présent me fait peur dans sa réalité imperméable.   C'est le propre des souvenirs, d'adoucir le passé alors même que leur réalité était insupportable.   Devenir des couleurs familières une fois les yeux clos dans le train qui amène au présent.
    Je poursuis un voyage dont les limites sont mes souvenirs.

     

     

    Cycles


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