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    Ce blog a aujourd'hui 3 ans.

    Et c'est officiellement de ma vie le blog que j'ai tenu le plus longtemps.



    Joie, bonheur et cotillons.

     

    Sans rire, j'ai tenu un grand nombre de blogs tout au long de mon adolescence, qui n'ont jamais duré très longtemps mais que je prenais beaucoup de plaisir à créer. Puis j'ai eu envie d'avoir quelque chose de plus constant, où je puisse publier mes textes sans me poser de questions, et ce blog est né. Cela fait trois ans qu'il a le même design, et je ne m'en lasse toujours pas. Même si depuis le temps j'ai un peu calmé mon fangirlisme sur Itachi au profit d'acteurs coréens, je n'ai pas envie de changer, j'aime bien cette constance. Elle m'inspire. 

     

    Il m'est arrivé pas mal de choses depuis la création de ce blog le 1er juillet 2013. J'ai fini le lycée, j'ai passé mon bac, j'ai été en fac de sciences que j'ai arrêté au bout d'un semestre, j'ai été déscolarisée pour la première fois de ma vie, j'ai préparé les concours sciences po que j'ai eu, et je suis entrée en première année à un sciences po de province (résumé ici). Quoique, concrètement, tout cela s'est passé en un an seulement. Cela fait beaucoup de changements de vie, racontés sur un espace qui n'a pas changé.

     


    Je viens de valider ma première année à sciences po avec mention (assez bien, imaginez pas des trucs de ouf non plus). J'ai toujours du mal à m'y faire, car le temps est passé extrêmement vite, tant j'avais de devoirs à rendre, d'examens et d'exposés à faire chaque semaine en plus de toutes les heures de cours (j'avais, quoi, un exposé par semaine ? Et les sujets c'étaient pas des promenades de santé : entre La liberté positive et négative selon Berlin et Les mouvements contestataires à Cuba et en Birmanie en passant par Enquête de terrain : Le livre rouge, idéologie, postérité …  j'ai appris à faire les powerpoints à la vitesse de la lumière)
    C'était très intéressant, j'ai appris plein de choses, et en même temps, j'ai l'impression qu'il ne s'est pas passé grand chose au cours de cette année. J'ai l'impression d'avoir trop stressé pour rien, de m'être pris la tête pour ce qui n'en valait pas la peine, sans réussir vraiment à profiter du moment présent, intellectuellement parlant comme pour le reste. Je n'avais la tête reposée à aucun moment.

     

     

    Je suis toujours en train d'écrire un roman long (le même qui traîne depuis des années, j'ai prévu de le finir à la fin de l'année prochaine. Ce truc sera un monstre de longueur et d'expérimentations de genre et de stylistique, plus les années passent, plus je pars dans mes délires).

    Depuis la fin des examens en mai, j'ai également une idée qui a surgi de je ne sais où dans mon esprit et s'est développé très rapidement. Je suis en train de l'écrire et ça avance vite.

     

     

    Je crois que j'arrêterai ce blog quand je considérerai avoir trop changé et ne le trouverai plus en adéquation avec moi-même. En attendant, il reste un hauban qui m'aide à avancer.

    En remerciant tous ceux qui continuent à y passer et à commenter avec les années,

     

     


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    Les pages du livre ont l'odeur du passé.
    Ou peut-être elles en proviennent.


    Le livre sur le nez et les yeux fermés, j'ai l'impression d'être quinze ans en arrière, un soir au tout début du millénaire, sur le canapé en train d'essayer de lire le plus rapidement possible tous les livres que j'avais emprunté à la bibliothèque quelques heures plus tôt. Le ciel est noir, des grandes vitres du salon on voit les lumières des appartements parisiens de moyenne classe adjacents au notre. Mes parents sont partis faire des courses au supermarché d'en bas, je ne les ai pas accompagné afin de lire mes dernières trouvailles. Entourée de livres sur le canapé vert foncé aux motifs géométriques, je feuillette les images des bande-dessinées et passe un peu plus de temps sur les pages en papier glacé des albums de bricolage pour enfants. Les images me fascinent, alors je lis toujours tout en intégralité, comme si je manquais une information cruciale si je laissais échapper une ligne. Je lance mes boucles courtes en arrière pour ne pas qu'elles me dérangent. J'ai déjà lu la moitié de la dizaine de livres que j'ai emprunté cet après-midi. Est-ce que j'arriverai à tout finir dans la soirée ? Mon record est d'un soir et une matinée. Je tourne la page pour voir l'image suivante, il y a la suite des indications pour construire un igloo en polystyrène


    - Fiona !


    Je suis en 2016 sur mon lit entourée des livres empruntés il y a quelques heures à une bibliothèque parisienne qui doit tourner depuis au moins trente ans, mes cheveux longs étalés autour de moi, dans la maison en banlieue parisienne. De la fenêtre on ne voit pas grand-chose, les lumières sont éteintes dans l'allée d'en face. Le nez dans un livre plus vieux que moi, j'ai pour la première fois peut-être l'impression que quelque chose me manque dans ce passé que j'ai oublié comme on oublie chaque matin les rêves jusqu'à ce qu'une image ou une odeur nous les souvienne.



    3 juin 2016


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  • Bonjour à tous !

    J'aimerais vous parler aujourd'hui de l'art créé pour faire rêver et pour s'évader.

    Je vous ai déjà parlé de mes (très humbles) (pour ne pas dire : de qualité médiocre) photographies, mais je ne vous ai jamais dit que j'ai moi-même posé pour des photographies. Et oui. Grand choc, je sais.

    Il se trouve que j'ai une amie photographe, Léa M (on s'est rencontrées en première S, on était dans la même classe pendant cette année de souffrance et de travail acharné), qui fait des photographies absolument magnifiques, des mises en scène d'inspiration fantastique. On est à peu près sur la même longue d'onde du point de vue artistique, et comme elle cherchait des gens pour ses mises en scène, je me suis proposée. Ce qui peut paraître très surprenant dans la mesure où je suis plus créatrice qu'interprète et que je n'ai jamais particulièrement aimé qu'on me prenne en photo.

    Petite précision pour les néophytes : la mise en scène en photographie, c'est grosso modo l'inverse de la photo sur le vif. Ce sont des installations ou des organisations dans l'espace, que ce soit lors de la prise ou lors de la retouche. Le but n'est pas vraiment de montrer quelque chose de réel mais de signifier par l'image. C'est pas très mainstream dans les milieux intellectuels français, mais c'est par exemple ce que fait la photographe Julie de Waroquier.

    Voilà donc trois photos de Léa pour lesquelles j'ai posé. Toute la prise et l'édition ont été faites par elle, moi j'ai juste donné des idées pour les lieux et les poses. Du coup, elle est mieux placée que moi pour parler du fond, de la forme et des symboles derrière, donc je n'évoquerai sur cet article que mon expérience lors de la prise. Cependant n'hésitez pas à donner votre avis sur les photos, je lui montrerai les commentaires ^^

    Photographie (modèle)

    Celle-ci a été prise en Juillet 2013 (je suis en train de réaliser que ça commence à dater, ça correspond à la fin de ma première et aussi la période où j'ai commencé à créer ce blog !), et éditée dans l'année suivante il me semble. On avait fait un shooting dans le bois, où il faisait chaud et humide (j'avais plein de piqûres d'insectes sur les jambes après) et où je sautais sur l'herbe en robe avec un parapluie tandis que les badauds se demandaient ce qu'on fichait là (grand souvenir de ce moment). Au cas où vous vous poseriez la question, mes jambes n'ont pas été effacées de la photo, elles étaient repliées derrière la robe dans le mouvement du saut :)

    Léa a appelé cette photo At the doors of the wood, Marry Poppins. 

    Photographie (modèle)

    Celle-ci a été prise à un autre shooting, en septembre 2014. Là aussi, le reflet sur l'eau est naturel : l'eau était parfaitement plate à cet endroit. On voit mal, mais je suis assise sur un rocher au milieu de l'eau, ce qui était assez galère à atteindre (roches irrégulières + mouillées + penchées + peu de prises pour ne pas te casser la gueule et tomber dans l'eau)... mais j'y suis quand même allée, et il ne m'est rien arrivé. Petit détail qui casse la féérie : l'eau était dégueulasse au niveau de mes pieds, il y avait plein de détritus, ce qui m'a entre autres encouragée à ne pas faire de baignade malencontreuse.

    Photographie (modèle)

    Celle-ci date aussi du shooting de juillet 2013, mais Léa l'a édité bien plus tard, vers 2015 (parce que les photos, c'est assez long à maturer, surtout les photos fantastiques, où on peut commencer une retouche qui ne mène à rien, laisser tomber, et reprendre cinq mois plus tard avec une toute autre idée). Ici donc, je balance mon pauvre ours en peluche de mon enfance sur l'herbe. L'idée de la mise en scène était précisément la fin de l'enfance, le passage à l'âge adulte qui passe par la perte d'une certaine forme d'innocence.  


    D'ailleurs, Léa a présenté ses trois photos (et deux autres qu'elle avait réalisé avant) à son option art au bac, et je ne sais pas ce qu'elle a raconté aux examinateurs, mais elle a obtenu 20 ! Il paraîtrait que les examinateurs lui ont demandé si son modèle (moi) était une danseuse, parce que visiblement ça se voit à trois kilomètres x)

    Sinon, poser a été une expérience assez intéressante. Cela demande pas mal de patiente et de relativisation car beaucoup des tentatives sont infructueuses ou rendent mal en photo malgré la difficulté à les exécuter.
    J'ai été assez surprise de voir à quel point mes années de danse derrière moi ont pu me servir, et pas seulement pour une question de souplesse ou de port de bras. En toute honnêteté, je n'aime pas vraiment qu'on me prenne en photo, surtout en portrait (et les selfies non plus, ce n'est pas mon truc). Mais dans la vraie photographie de mise en scène, le visage du modèle importe peu, ce qui compte est avant tout le mouvement donné. C'est pourquoi j'y ai finalement trouvé une sorte d'extension de l'interprétation par les mouvements que je connaissais déjà par la danse. En réalité, contrairement à la photographie sur le vif, dans la photographie de mise en scène, on ne peut pas prendre n'importe qui comme modèle, l'interprétation peut véritablement faire la différence. Et le modèle n'est pas qu'un objet à photographier, il est partie prenante, acteur de la mise en scène. C'est ce qui, pour moi, rend l'expérience intéressante.


    2 commentaires
  • Simle

     

     

    Je suis repassée par cet endroit que j’avais oublié. Rien n’avait changé, mais il avait une couleur différente. L’herbe était d’un turquoise pâle, la lumière filtrait faiblement.
    Je suis passée à cet endroit pendant des années, si bien que ma perception des choses a été ajustée à sa couleur. J’ai perdu ce passage maintenant. J’ai fini ainsi par changer de référentiel.
    Mais en empruntant à nouveau ce passage, l’autre jour, un basculement s’est produit. J’ai commencé à voir tout ce qui était nouveau, tout ce que je ne connaissais pas à cette époque de ces couleurs anciennes. Rien n’a changé tout autour, mais les couleurs sont différentes. Elles sont familières. Elles ressemblent à un rêve que j’avais.
    Dans cette époque nouvelle je subis la vie ; Il n’a fallu qu’un passage pour le saisir, pour mettre les mots sur cette sensation qui me prenait depuis longtemps.
    Et au même passage les couleurs ont changé, faisant renaître subitement des souvenirs, réapparaître des écrits, des rêves diffus dilués dans la transparence du monde réel. Le passage appliquant sa perception dont s’échappe l’oublié.
    Tandis que le vent froid sème l’irréel.
    Je voudrais être proactive de cette vie brouillée oubliée aux couleurs familières.

      


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