• J'ai écrit, pendant cette année si difficile, trois courts textes et une nouvelle. C'est très peu, mais ces textes-là représentent beaucoup pour moi. Voici le dernier d'entre eux.

     

     

     

    mercredi 17 avril 2013

     

     

    J’ai vécu des mois difficiles, vous savez. Des moments de souffrance, de douleur. Des moments d’effondrements, d’éboulements, d’ébranlements constants.  Des moments de peur, de solitude, perdue.
    J’étais tombée de haut, sans le savoir. Je suis tombée, j’ai chuté, j’ai chuté sans m’en rendre compte et incapable de faire quoi que ce soit. Tout se désagregeait autour et m’engloutissait, m’intoxiquait. Jusqu’à ce que je ne comprenne plus rien. Puis, une souffrance extrême au contact du sol.
    J’ai vécu ces moments en luttant pour ne pas craquer, en fabriquant une carapace puisque j’étais seule. En survie. Dans les regrets et les remords d’une période où tout allait bien. L’an dernier et l’été pénultième, j’avais réussi à me libérer et à devenir une personne à part entière. J’étais devenue entièrement quelqu’un, et je savais qui j’étais, et je savais où j’étais, ce que je faisais, ce que je voulais. Tout s’est détruit et j’ai vécu ces moments en regrettant sans cesse le passé, me demandant à chaque instant comment j’en étais arrivée là.
    Un moment, j’ai cru voir quelque chose au bout du chemin, une issue. Mais je n’étais pas sûre.

    Toutes mes certitudes avaient disparues. J’ai revécu des émotions et des situations que je croyais avoir oubliées et enterrées depuis l’an dernier et le pénultième été. J’avais cru que j’avais grandi, et que les choses ne pouvaient plus être pareilles à présent (tant mieux). Erreur. Tout ce dont je croyais être guérie m’est revenu à la figure, pour achever de me mettre à terre. Seule.

     

    Puis à un moment, d’un coup, tout s’est arrêté. Un silence calme.
    D’un coup tout s’est arrêté, la souffrance, la peur, le tumulte, tout.
    Juste le calme, le bruit de la brise dans les arbres.
    La carapace est tombée, avec sa protection.

    Les arbres sur le chemin ont à nouveau des feuilles. Comme si la végétation recouvrait et détruisait tout ce qui avait fait du mal.
    Le vent souffle paisiblement. Des rayons de lumière tombent et font de l’herbe et des feuilles des pierres précieuses. Ils disent, du banc où je suis assise, à l’ombre d’un arbre, que je pourrai sûrement, avec le temps, et si je le veux, recommencer à avancer.
    Ils murmurent « Écoute et regarde ».

     

     


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