-
Quand je pose ma tête à l’horizontale sur le lit en face de la fenêtre entrouverte, j’aperçois un arbre sur la terrase de l’immeuble d’en face. Il est entouré de nuages sombres dans le jour finissant.
Le vent frais fait frémir les rideaux des fenêtres. Le ciel s’assombrit encore dans l’espace de l’entrebâillement.
Dans le passé cette vision était la même. Mais le temps a passé loin de cet endroit. Je suis passée loin de cet endroit. Le cerveau accaparé par les problèmes d’un autre lieu, j’avais oublié l’existence de cette vision que je regardais dans le passé.
Les lumières des lampadaires remontent vers les nuages de la nuit avancée
Mes souvenirs tombent comme des poussières dans la descente du temps
Ramenés à moi comme des fragments par le vent dans l’entrebâillement des fenêtres
Mon esprit n’arrive plus à penser
Les souvenirs sont inaccessibles
Ils n’apparaissent que par surprise
Dans la nuit qui pourtant ne fait que les rappeler
Je ferme la fenêtre et la chaleur envahit la pièce dans sa lumière orangée.
Mon esprit ne fonctionne plus
J’erre dans un esprit perdu
Qui attend de souvenirs aléatoires l’apparition
Afin d’à nouveau exister
J’erre sans fin dans un esprit détraqué
Dont les rouages ne coulissent plus que pour grincer
29 mai 2017
3 commentaires -
L’examen du lexique administratif et de ses néologismes découvre l’hégémonie de l’urbain. Région urbaine, communauté urbaine, district urbain …, ces nouvelles entités disent assez l’effacement de la ville et de l’anachronisme de « commune », « village », « cité » : autant de termes qui, bientôt, ne renverront plus qu’à l’histoire ou à des nostalgies lourdes de sens. Car ces mots désuets nous rappellent aussi l'incontournable réalité de notre condition naturelle, animale, le fait que, quelles que soient l'immatérialité, l'abstraction, la multiplicité des relations que les urbains entretiennent entre eux à travers la planète, ils sont, nous sommes, malgré nous, jetés dans l'espace et contraints d'y vivre et d'y séjourner quelque part. Mais où et comment ?
Mais il ne faut pas se leurrer. La ville européenne ne deviendra pas "Collage City". Elle ne peut plus être un objet qui juxtapose un style nouveau à ceux du passé. Elle ne survivra que sous forme de fragments, immergés dans la marée de l'urbain, phares et balises d'un chemin à inventer.
« Le règne de l'urbain et la mort de la ville » in Pour une anthropologie de l'espace, Françoise Choay.
votre commentaire -
-
J’ai rêvé d’une chose entre deux mondes
J’étais malade tout le jour durant
Dans mon rêve la maladie infiltrait ma vision
Rendant vague et divague le monde tout autour
N’étant plus devenu que douleur
Dans mes souvenirs
Troublés
Le passé semblait fait d’un même bloc douloureux
Où plus rien ne se distinguait
Bloc de béton parpaing de mes pensées
Attendant de son écroulement le signal
Donné par un souffle
Que je ne saurais nommer
Tentant d’échapper à mon corps ralenti par la maladie mon esprit essayait de s’envoler
Quelque part sans destination pourvu qu’il s’échappe du cauchemar où il semblait voué à
Demeurer
Mon esprit tenta l’échappatoire.
Il arriva sur une plaine étendue sous l’horizon près d’arbres sombres
Où se cultivent des idées anciennes
Oubliées
De temps en temps
Les espoirs se répandent sur le sol plein de rêves
Dans la terre
Enfoncés11 février, 12 février et 4 mars.
2 commentaires